Timkat occupe une place particulière parmi toutes les fêtes qui jalonnent le calendrier éthiopien. C’est bien évidemment une fête religieuse mais c’est aussi l’occasion d’une grande fête populaire mêlant processions religieuses et atmosphère de carnaval avec ces chars bariolés illustrant des thèmes bibliques.
Gondar, l’ancienne capitale du royaume, est fin prête. Les murs de pierre de la vieille ville médiévale sont parés des couleurs du drapeau éthiopien. L’effervescence est palpable. L’ambiance est électrique. Tout le monde s’active à mettre la touche finale aux préparatifs.
Soudain, au hasard d’une ruelle, derrière le mur d’enceinte d’une des nombreuses églises qui entourent l’enceinte royale, le son clair d’une cloche retentit. C’est le signal du début des festivités. Le prêtre tire à nouveau sur la corde qui se perd dans le fouillis des branches d’un arbre. Il faut bien chercher pour arriver à repérer la cloche. La cérémonie commence à l’abri des regards. Dans le maqda, dont l’accès est interdit, le Tabot, réplique de l’arche d’alliance est retiré et enveloppé de soieries. De l’extérieur parvient seulement le chant lancinant des prêtes qui est rediffusé par les hauts parleurs. Les chants des différentes églises entourant le Fasil ghebi, l’enceinte royale, se répondent puis s’entremêlent.
Puis un premier coup de tambour. le kebero, cet énorme tambour rituel porté à l’épaule et frappé du plat de la main. Un deuxième coup. Progressivement le rythme s’accélère. Les prêtres et diacres sortent un par un dans leurs habits de cérémonies, portant de grandes croix de cérémonies. Les parasols s’ouvrent pour les protégés portés par les enfants de chœur.